5H.
Nous sommes au pied du KAWAH IJEN, volcan en activité qui culmine à 2600 m
d’altitude, dominant la plaine à l’Est de JAVA.
Le
point de départ de l’ascension se situe à 1600 m. Déjà, des ombres progressent
vers le cratère dans le silence du jour naissant, un panier de bambou à
balancier à la main. Leurs cigarettes
exhalent un parfum de girofle.
L’ascension
commence en sous bois. Des macaques à pelage noir nous observent à distance.
Nous croisons les premiers porteurs, leurs paniers chargés de plaques jaune vif : du soufre. Pour absorber le poids et la pente, ils descendent à petits pas. Se déhanchant
de droite à gauche pendant que leur charge balance de haut en bas, ils composent
une danse de l’effort intense.
Après
une heure d’ascension, nous parvenons au poste de pesée. Plusieurs charges posées au sol attendent le
verdict. Descendant le chemin, un porteur se présente. Torse nu, il porte le
balancier de bambou à même la peau. Il s’approche de la balance manuelle,
accroche sa charge et règle le contrepoids. Le dispositif s’équilibre à 85 kg. Lui-même
ne doit pas excéder 65 kg au vu de sa fine constitution. Le contrôleur lui
remet un reçu. Une fois descendue au camp de base, 3 kilomètres plus bas, cette
livraison lui sera payée 56 100 roupiahs, soit 4,50 euros.
Mais
d’où vient ce soufre ?
Nous
poursuivons l’ascension.
Des
fumées soufrées nous parviennent par intermittence au gré de l’orientation du
vent.
Nous
sortons de la forêt. Les flancs du cratère se couvrent d’une végétation rase.
Plus
haut, le minéral supplante le végétal dont on ne voit plus que des fragments
d’arbres morts d’avoir été exposés à l’air vicié.
La
ligne de crête du cratère apparaît. Le ciel se dégage et le cratère se découvre
à nous.
Profond
de 400 m, il est rempli d’un lac acide vert émeraude que son PH à 0,32 rend
dangereux. Au fond du cratère, une puissante fumée blanche est expulsée de
bouches d’où jaillit, à 230°, le soufre
liquide. Guidé dès sa sortie vers des flaques d’eau, le soufre refroidit et se
fige. Les hommes le cassent alors en plaques, chargent leurs paniers et
remontent le cratère.
Pas
de masque, pas de protection. Au pied, des tongs.
Tant
d’efforts déployés.
On
s’insurge. Il y a bien un moyen de mécaniser cela, de réduire cette rudesse ?
Un téléphérique pour monter la charge depuis le fond du cratère, puis des mules
ou des chevaux pour l’acheminer jusqu’au camp de base, non ? Cela paraît
si simple.
On
nous répond que les porteurs sont contre. Mais comment cela, contre ?
Comment refuser une amélioration de sa condition ?
C’est
que, nous explique-t-ton, toute force motrice ou animal supplantant la force
humaine provoquerait le licenciement de nombre de ces 400 porteurs.
Or,
ils sont pour la plupart sans instruction et ce travail est mieux payé que beaucoup
d’autres à Java. Donc, s’il vous plaît, ne changez rien à notre situation. Elle
nous permet de vivre et de nourrir nos familles…
Il y
a un mois, les porteurs ont demandé et obtenu la revalorisation du kilo de
soufre extrait. Au 1er janvier 2013, le prix sera porté à
750 roupiahs, soit 6,25 centimes d’euros.
Nous sommes le 30 à 01:00 p.m, et rien depuis le 23,
RépondreSupprimersans déc qu'est que vous faîtes ?? il serait bien temps d'envoyer un post
Nous en attendant on picole du champ à votre santé (et à la nôtre (dixit Albert)
La Bonne nouvelle : au final pour 2012 vous ne payerez pas 75% d'impôt : vous pouvez dons rentrer maintenant (d'ailleurs il serait grand temps !!(dixit corinne) et nous on pourrait enfin se barrer !!) Gros Bisouxx de nous 4 pour la fin d'année
Bonne année les amis!
RépondreSupprimerPoursuivez bien votre belle route.
Emmanuelle et Jérôme Deliry
super cet article ! comme quoi, difficile de comprendre la réalité des autres... avant de l'avoir partagé :-)
RépondreSupprimerCéline G
Superbes photos et supers reportages! Profitez bien de ces moments qui resteront dans le patrimoine familial.
RépondreSupprimerAmitiés
F.Battault